Fédération Genevoise Equestre

Finales genevoises de saut 2005

Catherine et Michel Dahn auprès de Key West Island qu´ils ont élevée et formée eux-mêmes. Cette jument est née dans un élevage en Normandie où les Dahn possèdent une poulinière.

 

Elle attendait depuis longtemps ce titre genevois. Elle avait été 2e il y a quelques années. Dimanche à La Gambade, Catherine Dahn est devenue championne genevoise des licenciés nationaux avec sa jeune jument française de 7 ans Key West Island. « C’est fantastique, je n’arrive pas à y croire » confiait la nouvelle championne et psychologue à l’Institut de médecine légale à Genève. « Je suis sur un nuage. J’ai fondé beaucoup d’espoir en cette jument (par Papillon Rouge et Frimousse de Lisle). On l’a fait naitre puis on l’a élevée avec mon mari Michel. Au fil des parcours elle se révèle de plus en plus fantastique ».

 

Mais avant de savourer ce titre, la cavalière de Bogis-Bossey, habituée des places de concours genevoises et élève de Philippe Putallaz, a dû se défaire de ses deux rivaux dans un barrage. Comme elle, Serge Grandjean et Céline Fasana avaient effectué trois parcours sanctionnés par une seule faute. « Mon but était d’être qualifiée pour la finale et finir dans les dix. Je n’étais donc pas très tendue au moment d’entamer le barrage d’autant plus que ma jument est jeune. Elle ne sait pas encore aller vite, elle a une grande foulée et charge un peu les sauts. Je dois la remettre à l’ordre entre les sauts ».

 

Finalement Catherine Dahn et sa jument étaient les seuls à conclure ce barrage délicat sans faute, synonyme de victoire. « Avec un cheval qu’on a élevé nous-mêmes, c’est encore plus fabuleux, je remercie infiniment mon mari qui m’a aidé et mon entraîneur Philippe Putallaz qui me donne la confiance nécessaire pour aller de l’avant. J’espère continuer en M2 l’an prochain et faire quelques S1 voire des Grand Prix avec l’aide de Philippe. J’ai aussi la chance de pouvoir compter sur un autre jeune cheval qu’on a fait naître, Just Spring. Il était 4e dans les 6 barres de La Pallanterie cette année ». Quant à Utino de la Cense (19 ans) qu’on avait l’habitude de voir avec Catherine, « il est en pleine forme, mais je le laisse tranquille, il a bien mérité ! ».



Serge Grandjean, le poulidor!
 

Souvent classés parmi l’élite en S cette saison, Serge Grandjean (46 ans) et Jet Croze décrochaient l’argent après deux fautes au barrage. « Je suis content, simplement j’aurais pu faire sans faute, mais j’ai commencé à caler pour assurer le sans faute à partir du numéro 9 et c’est la que j’ai fait les 2 fautes » analysait le cavalier d’Avully basé à Russin. « Mais je suis content du cheval (ndlr : il en partage la propriété avec un sponsor). Il n’a que 8 ans et peu d’expérience ».

 


De g. à d.: Serge Grandjean, Catherine Dahn et son entraîneur Philippe Putallaz, également président du comité d´organisation de ce concours, Céline Fasana et Jean-Jacques Riond, président de la Fédération Genevoise Equestre.

Souvent 2e ou 3e, Serge a encore manqué l’or de peu. « C’est la sixième ou septième finale que je fais, je n’ai jamais pu monter sur plus haute marche » regrettait-il. L’an prochain peut-être ? « Pourquoi pas, mais peut-être avec un autre cheval car j’ai reçu des propositions pour Jet Croze, notamment à Verbier après notre parcours dans le Grand Prix (ndlr : deux fautes pour leur premier Grand Prix après un parcours déroulé avec une certaine aisance).

 

Après avoir connu quelques déboires dont son départ des écuries du Cannelet et une jambe cassée en 1999, Serge Grandjean a remonté patiemment la pente. Il s’est refait une conduite. A maigri. Et s’est installé à Russin dans une petite écurie privée où il donne des cours. Il lui arrive de se déplacer. De plus en plus d’ailleurs, depuis qu’il se classe au haut niveau. « Je faisais plus de 100 kilos. J’ai arrêté de boire de l´alcool. Le plus beau pour moi, depuis que je me suis cassé la jambe, était de revenir et essayer de prouver que malgré une jambe à moitié foutue, on peut encore monter bien à cheval. C’est le plus beau cadeau que je puisse avoir aujourd’hui ». Un souhait pour l’avenir ? « Monter plus de S vu que Jet Croze commence à avoir du métier. Et former des jeunes chevaux ».

 


18 ans et déjà sur le podium avec les grands

Sur la 3e marche du podium après avoir un peu manqué son barrage (16 points), on retrouvait une jeune cavalière de 18 ans, Céline Fasana. « Ma jument avait cinq parcours dans les jambes, elle était fatiguée. Elle a commencé à faire une faute puis ça s’est enchaîné. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, elle a très bien sauté le reste du week-end ».

 

La junior du Manège de Corsier entraînée par Pascale Dusseiller, 9e du championnat suisse juniors cette année au Tessin, se mesurait pour la première fois aux licenciés nationaux. En fait ce n’est que samedi matin qu’elle a appris qu’elle courrait cette finale avec les grands. « J’étais à l’entraînement pour partir dans la qualificative R quand le président du jury m’a annoncé que, suite à mon déplacement en Allemagne récemment, je courais avec une licence nationale et devais donc m’aligner avec les nationaux. Ça été dur sur le moment mais après toute l’équipe de Corsier était derrière moi pour m’encourager et ça m’a bien aidée. Je suis super contente car les autres médaillés avaient plus d’expérience que moi et ma jument  s’est bien débrouillée, donc que du bonheur ! ».

 

Derrière Céline Fasana suivaient trois cavaliers à 8 points départagés par le chrono : dans l’ordre, Christophe de Senarclens (Loubard de la Taille CH), Jessy Putallaz (Gamba de Couvrigny) et Roxane Riond (Sherkan II), la grande sœur de la lauréate des licenciés régionaux. A noter que le tenant du titre Pierre Brunschwig n’était pas présent.

 

Enfin, des nouvelles de Sandra Putallaz, victime d’une violente chute dans la deuxième manche dimanche sur la jeune Katy de la Guyonnière. Après des examens et des radiographies, Sandra a pu rentrer chez elle mais souffre d´une côte. « J´ai une côte fissurée près de la vertèbre dorsale, ça aurait pu être plus grave. J´ai des bleus et des courbatures, mais ça va. Je ne me souviens pas de ce qu´il s´est passé » expliquait Sandra qui est en arrêt maladie pendant une semaine.

   

 


Morgane Riond titrée chez les régionaux

 


Morgane Riond entourée de son entraîneur Philippe Putallaz (à g.) et de son papa Jean-Jacques Riond. Le hasard fait parfois bien les choses. Ainsi Jean-Jacques Riond, le président de la Fédération Genevoise Equestre très impliquée dans la mise sur pied de ces finales, a remis la médaille d’or à sa fille Morgane. « Ça m’a fait tout drôle » lançait-il. « Je suis content car elle s’est montrée régulière sur la saison (ndlr : classée une trentaine de fois) ».
 

Dans la finale des licenciés régionaux, on a dû également recourir à un barrage pour départager deux jeunes cavalières qui avaient effectué trois parcours sans faute. Partie la première, Morgane Riond effectuait un nouveau sans faute qui lui offrait la victoire devant son public puisque sa jument Calea Z loge à La Gambade. Plus rapide, son amie et rivale d’un jour Natacha Tankhimovitch perdait le titre après une faute sur le dernier obstacle du barrage sur Jetstar de Safray.

 

« Je suis très émue et surtout contente d’avoir succédé à Andreina Wipraechtiger (ndlr : la tenante du titre, qui termine 13e) qui est l’une de mes colocataires à La Gambade » confiait Morgane Riond (18 ans) avant de poursuivre. « C’était plutôt difficile de gérer ça, surtout que ces derniers temps je n’avais plus trop confiance en moi. Aujourd’hui, je suis heureuse car j’ai réussi à tenir les nerfs, c’est la première fois ».

 

Morgane avoue avoir eu des débuts difficiles sur Calea Z, issue de l’élevage Zangersheide en Belgique. Puis l’entente s’est améliorée. « Elle a 7 ans, je la monte depuis l’an passé où je n’ai pas beaucoup fait car j’avais un peu de peine. Cette année, c’est allé beaucoup mieux. J’ai grimpé jusqu’en R4 et participé au championnat suisse. C’est une super jument, elle me donne tout ».

 

Morgane ne manquait pas de remercier son entourage et son entraîneur Philippe Putallaz. « C’est un bon entraîneur même s’il crie beaucoup » lâche-t-elle avec le sourire. « Ici à La Gambade, les gens sont vraiment géniaux et si j’ai gagné c’est grâce à eux, ils m’ont donné une grande motivation ».

 

La suite du programme pour la nouvelle championne genevoise ? « Le championnat romand le week-end prochain à Ependes (FR) avec peut-être une médaille » lâche-t-elle en souriant. « Après, l’hiver sera long avec plein de repos pour ma jument qui a tout donné ». Morgane ne vise pas de carrière professionnelle dans l’équitation. « Je vais commencer une école d’architecte d’intérieur à Genève le 3 octobre prochain ».

 


Natacha Tankhimovitch, Morgane Riond et Céline Stadler (de g. à d.), les trois jeunes médaillées de la finale des licenciés régionaux se sont montrées très régulières durant la saison 2005.

Médaillée d’argent, Natacha Tankhimovitch (19 ans) ne s’avouait pas déçue malgré sa faute sur le dernier obstacle qui la privait de victoire. « J’ai pris des risques pour aller plus vite. J’aurais dû faire cinq foulées en reprenant mais j’ai laissé le cheval aller, la faute est pour moi ! Et puis je suis contente pour Morgane qui est une amie.»

 

La cavalière basée à Corsinge et entraînée par Martial Perrin était aussi contente de voir que son cheval avait retrouvé la forme après un arrêt de trois mois pour blessure au dos à la fin de l’année passée. « Je l’ai ménagé en sautant un concours sur deux. Ça porte ses fruits. Il fonctionne au moral. Là il était bien. Pour la suite, je ne vais pas me lancer du côté des licenciés nationaux. Je souhaite faire encore une saison en R3-R4. Jetstar, on est allé le chercher à l’âge de 5 ans en Normandie avec Michel Darioly. Je lui dois tout. On a passé des R1 aux R4 en à peine deux saisons. Il fonctionne au moral, je travaille peu et fait beaucoup de balades. Il y a beaucoup de feeling entre nous ».

 

« L’organisation était vraiment bonne, notamment le terrain d’entraînement où le nombre de cavaliers était limité ». Natacha Tankhimovitch va bientôt débuter l’université. « Le cheval restera une passion, je ne veux pas être dégoûtée si j’en fais trop ».

 

Grâce à des parcours sans faute dimanche, Céline Stadler (17 ans) décrochait la médaille de bronze devant Marie Freymond (Flamme du Roset CH, 8 points), de retour de blessure, et Caroline Firmenich (Joufflu Nouvolieu, 8 points). « Je ne m’attendait pas à monter sur le podium après mes 4 points samedi lors de la qualification » avouait la jeune collégienne de Chambésy qui s’entraîne avec Philippe Linget.  

 


La coupe juniors pour Camila Wohlers



Le podium de la 3e Coupe genevoise juniors Clinique La Colline-Amag, Juliette Pont, Camila Wohlers et Nathalie Hoegger (de g. à d.).
 

Même s´ils avaient disputé leur finale une semaine auparavant à Corsier, les juniors du canton étaient de la fête pour la 3e édition de leur Coupe genevoise juniors Clinique La Colline-Amag. En apprenant sa victoire, Camila Wohlers (15 ans) avait les larmes aux yeux. « J’étais très émue, je ne m’attendais pas du tout à gagner, surtout contre Giruta » confiait la jeune cavalière du Manège de Meyrin entraînée par Fernando Monteiro. Sur Ballyengland Breeze, Camila ouvrait ce barrage sans faute tandis que Juliette Pont abandonnait après une faute sur le premier obstacle sur Giruta. Toutes deux avaient enchaîné trois parcours sans faute.

 

« J’étais 10e du classement général juniors cette année. J’ai fait des libres au style et obtenu les huit classements pour recevoir la licence. Je passe la théorie le 6 octobre à Cheseaux. Comme il y a eu des hauts et des bas cette année, surtout en fin de saison, je suis très contente de cette victoire » souriait Camila. « Ballyengland c’est le meilleur, je le remercie beaucoup, il m’a bien aidé sur deux sauts. Merci aussi à mon entourage et à mon entraîneur Fernando Monteiro ».

 

Sept paires se retrouvaient au barrage pour l’attribution de la 3e place. Et la bagarre fut rude ! Finalement c’est Nathalie Hoegger, très régulière cette année sur Matador of the Lowlands, qui se montrait la plus rapide. Pour le plus grand bonheur de son fan´s club, la Evordes Junior Team (Delphine, Carole et Sophia). Suivaient Juliette Maréchal (Lesterette R) et Leslie Garoyan (Monopoly II). « J’ai pris des risques mesurés après ma faute dans la première manche tout à l’heure » expliquait Nathalie Hoegger.

 


Un renouveau pour La Gambade



 

Après dix ans sans concours, c’était un renouveau pour La Gambade. Le domaine, racheté l´an passé par Jean-Michel et Brigitte Bonvin, a repris vie. Les échos reçus des participants et du public étaient plutôt favorables. Le sol, un peu plus mou que d’habitude, n’a pas convenu à certains chevaux. « Il fallait des chevaux avec beaucoup de sang et de force » relevait Serge Grandjean. « Organiser ces finales était un honneur mais aussi une lourde tâche. Mais tout s’est plutôt bien passé semble-t-il. On a pu profiter du concours poneys de mercredi pour améliorer quelques détails » expliquait Jean-Michel Bonvin.

 

Le week-end prochain, autre lieu, autre enjeu. Les Ecuries de La Chaumaz accueillent les finales genevoises de dressage. Ces finales devaient avoir lieu à Evordes. Mais suite à l’incendie qui a détruit une partie du manège couvert et les tribunes, les organisateurs et la FGE ont décidé de les déplacer dans un autre lieu. L’équipe de Sylvia Michel s’est spontanément proposée. Samedi, le paddock de La Chaumaz recevra aussi la coupe du Poney Sport Romand (détails sur www.lachaumaz.ch).

 

Photos des finales genevoises de saut et de la soirée mexicaine sur www.manege-corsier.ch. Résultats complets sur www.concours-service.ch.

 

Pascal Mathieu


Quelques photos souvenirs...


La vainqueur de la Coupe genevoise juniors non-licenciés entourée d´une partie de son fan´s club du Manège de Meyrin.


Les speakers Raphaël Fradkoff et Françoise Marchesse en pleine action.


Françoise Marchesse et Michel Sorg.


Philippe Putallaz. On a l´habitude de le voir à cheval, mais à La Gambade le cavalier de Versoix est passé de l´autre côté du miroir. Il a notamment fait quelques virées sur le tracteur pour remettre en état la piste durant les pauses. On l´a aussi vu nettoyer les obstacles, remettre les prix, courir à droit à gauche, bref le vice-président du comité d´organisation était très occupé. Trop pour monter. "On ne peut pas tout faire et puis j´avais beaucoup d´élèves qui montaient dans ces finales".


L´arroseur arrosé. Lionel Levadoux, le dynamique photographe et co-webmaster (avec Jonathan Bonvallat) du site Internet du Manège de Corsier qui immortalise tous les concours et soirées hippiques de la région. Et sa rapidité à mettre en ligne ses photos a de quoi effrayer plus d´un webmaster. Bravo Lionel, quel talent! Découvrez ses oeuvres sur www.manege-corsier.ch.
 

 

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