LES FRERES DURAFOUR PASSENT LE TEMOIN
3.09.08 – Que d’émotion samedi dernier au Manège d’Evordes ! « C’est un livre qui se ferme » lançait la gorge nouée et les yeux mouillés Axel Wend, président de la Société Hippique d’Evordes devant près de 200 personnes. Jean-Claude et Charles Durafour ont mis fin à 52 ans d’activité équestre en se séparant de leur manège. C’est le couple franco-saoudien Zahid qui l’a acquis. L’établissement est désormais dirigé par le Français Emmanuel Girodon.
« C’est un grand plaisir d’avoir tout ce monde autour de nous pour ce moment, confiait Jean-Claude Durafour. C’est une page qui se tourne mais c’était voulu. Il y a un temps pour tout ! ». « Je garderai toujours un œil sur les chevaux, ajoutait son frère Charles, dit Carlo. On va aussi garder contact avec nos anciens clients. Certains sont là depuis plus de 40 ans, ils font partie de la famille ! ». « Ce n’est pas un manège mais une famille et un remède contre les maux » confiait une cliente, savourant ce moment partagé autour d’un buffet de qualité servi sous une vaste tente. « Ce sont des gens vraiment bien, des passionnés et connaisseurs comme il en existe plus beaucoup » ajoutait une autre. « Ils vont nous manquer » concluait une jeune cavalière. « Nous allons continuer à nous occuper du domaine tout en prenant un peu de bon temps, sourit Carlo déballant ses nombreux cadeaux offerts par les clients et membres du club.
Ce changement de propriétaires ne coïncidera pas avec des bouleversements. Les deux concours indoors de saut et de dressage sont maintenus. L’école d’équitation restera ouverte et les cours seront donnés par Anthony Sagaz, Damien Reboul et le nouveau directeur Emmanuel Girodon. Le Manège d’Evordes, qui abrite 80 chevaux, est en train de subir depuis 2 mois une cure de jouvence et de nouvelles installations voient le jour.
Les murs ont été repeints, une salle de bien-être avec douches chaudes, solarium et powerplate unique en Suisse (si si, il en existe bien pour les chevaux également) est bientôt en fonction. Le sol des écuries sera entièrement recouvert d’une matière synthétique et confortable proche de ce qui se fait sur les pistes d’athlétisme. Les deux terrains (couvert et extérieur) seront refaits avec du Toubin Clément. Si l’autorisation est délivrée, la carrière extérieure sera agrandie et accueillera un grand concours. Enfin, une piste de galop sera aménagée. Un rond de longe, bientôt complété par un marcheur, a été bâti.
« On aimerait en faire quelque chose d’unique, d’agréable à vivre tant pour les chevaux que les cavaliers » explique la propriétaire Déborah Zahid qui rêve de créer un spa pour chevaux ouvert au public. Il faut dire que la jeune femme française, qui a commencé par dresser des dauphins et des otaries, a toujours été poussée vers le soin et le respect des chevaux, des animaux en général. Jeune, elle a remis en santé des chevaux avant de connaître son futur mari et de diriger une clinique vétérinaire pour animaux exotiques (lions, tigres, etc.) à Djeddha (Arabie Saoudite). Son mari Nabeel, qui découvre l’équitation, est un homme d’affaires. Il s’occupe de la distribution des marques Caterpillar, Volvo et Renault sur toute l’Arabie Saoudite et possède aussi une agence de voyage. Ils ont 4 chevaux à Evordes dont un de saut.
Le couple est disponible, modeste et souriant. « Lorsque nous avons quitté l’Arabie Saoudite avec nos deux enfants, nous avons cherché un terrain pour bâtir un manège. Mais c’est impossible à réaliser dans la région si on n’est pas agriculteur et on nous l’a fait comprendre. On s’est donc dirigé vers un établissement existant » explique Déborah Zahid.
Emmanuel Girodon (34 ans), moniteur et écuyer originaire de Normandie, est le locataire et nouveau directeur des lieux, d’où ses initiales EG qui précèdent désormais la nouvelle appellation EG Manège d’Evordes. « J’ai connu les Zahid sur la Côte d’Azur. Je les avais comme clients. Ils m’ont proposé de les suivre dans cette nouvelle aventure. L’accueil ici à Evordes a été très chaleureux. C’est une chance de pouvoir passer derrière les frères Durafour qui ont fait un bon travail tant sur le plan des infrastructures que humain. Le manège est fonctionnel et l’ambiance est agréable » confie le jeune directeur qui se réjouit de la collaboration avec les écuyers qui étaient déjà en place, Anthony Sagaz et Damien Reboul. « Grâce à l’école, nous allons pouvoir suivre les élèves depuis leurs débuts jusqu’à la compétition ».